Tragedy blows through your life like a tornado, uprooting everything. Creating chaos. You wait for the dust to settle and then you choose. You can live in the wreckage and pretend it's still the mansion you remember. Or you can crawl from the rubble and slowly rebuild.

tony & madison

Les semaines passaient à Blackstone, lentement. J'avais, bien sûr, fait autant d'efforts que possible, et j'avais bel et bien parlé avec quelques personnes à droite et à gauche, mais ce n'était pas encore trop cela. Parce que j'étais mieux seule, je l'avais toujours été, et je ne semblais définitivement pas être faite pour les relations humaines. Heureusement, cet endroit, en plus de m'aider sensiblement - car ce n'était pas encore cela du tout pour ma part - à contrôler mes pouvoirs, me permettait une liberté telle que je n'en avais jamais eu. Vivre avec mon père pendant tant de temps n'avait pas été facile, tant il m'empêchait de faire un nombre considérable de choses, allant même jusqu'à m'empêcher de vivre. Je n'avais plus cette sensation d'étouffement qu'il était le seul à savoir si bien provoquer en moi, de part ses envies de me protéger, tel le trophée que l'on expose, tout fier d'en partager le sang. Maintenant qu'il n'était plus là, et que je vivais dans un endroit tel que celui-ci, je pouvais enfin vivre, enfin être moi, même si ces années passées à ses côtés avaient laissé des marques indélébiles. Comme cette solitude qui était profondément ancrée en moi et qui ne changerait pas de si tôt. J'aimais être seule, en extérieur si possible, et pouvoir respirer l'air frais sans que quiconque ne vienne me déranger. Peut-être qu'un jour je rencontrerai quelqu'un qui me ferait me sentir bien, même en restant avec moi, mais c'était encore loin d'être le cas, et tant que je pouvais éviter la compagnie d'autrui, je me sentais bien. Merveilleusement bien.

Cet après-midi n'était pas du tout différente des autres, une fois mon dernier cours terminé, j'allais déposer mes affaires dans ma chambre, avant de redescendre dans le parc. Il n'y avait que là où je me sentais véritablement bien, reposée, calme. Je m'installai au pied d'un arbre à l'écart du reste et entamai la lecture passionnante du livre que j'avais emmené avec moi. Un doux vent soufflait légèrement dans le parc, et caressait ma peau délicatement. Cela me me posait aucun problème, bien au contraire.Tout ce qui touchait à la nature me plaisait, d'une manière ou d'une autre. Je restai une bonne heure sous cet arbre à lire ce livre, qui était l'un des seuls souvenirs que j'avais de mon père puisqu'il me l'avait offert quelques années plus tôt. Je le gardai précieusement pour cette raison, et je ne me lassai pas de le lire encore et encore, même si c'était bien loin d'être la première fois. Je finis par me lever, avant de prendre la direction des dortoirs. J'avais encore des devoirs qui m'attendaient, malheureusement. Alors que j'avais, comme toujours, la tête totalement pleine de diverses pensées, quelqu'un me percuta de plein fouet, et mon livre alla s'écraser sur le sol, encore boueux à cause de l'orage de la veille. « Tu peux pas faire attention ? », me lança une voix fort désagréable. Ma réaction fut instantanée. La colère me frappa de plein fouet, autant pour le livre qui venait d'être totalement perdu que pour ce gars sans gêne qui trouvait le moyen de m'agresser. Le vent se leva rapidement autour de nous, faisant voler aussi bien mes cheveux que le livre. J'étais dans une colère noire, et les vents qui se déchaînaient déjà autour de nous le prouvaient au gamin qui, face à moi, commençait à paniquer. Et il avait de quoi..

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tony & madison

Mes émotions étaient la source de beaucoup de problèmes. La preuve en était avec le "léger" incident qui venait de se produire. Cet étudiant, à mon image, ne regardait pas où il allait, et le résultat était plus que négatif. Ce n'était pas tant parce que le mutant qui me faisait face était désagréable et, sans cherches à s'excuser, m'agressait de la pire des façons comme si c'était ma faute et uniquement ma faute. Non, ce n'était pas cela, il était juste bête, je ne pouvais rien pour lui, et il ne méritait certainement pas que je m'énerve. En revanche, le simple fait de voir le livre de mon père ainsi abandonné à son sort sur le sol, dans la boue, me mettait hors de moi. Et il ne s'excusait pas, par-dessus le marché ? Avant qu'il n'ait pu se rendre compte de quoi que ce soit, le vent s'était levé autour de nous, créant une véritable tempête, et faisant paniquer les quelques personnes qui traînaient dans le coin. Comme à chaque fois que ce genre de choses arrivaient, j'étais hors de contrôle, et du coup, parfaitement incapable d'arrêter la violence des vents. Je ne faisais, en réalité, plus du tout attention à tout ce qui se passait autour de moi, les gens, et tout le monde extérieur avait totalement disparu, au profit de cette rage que je sentais couler en moi. Seul le bruit du vent qui faisait s'agiter tout ce qu'il y avait autour de moi me parvenait aux oreilles. En réalité, plus le temps passait et plus je me sentais faiblir. Puisque je semblais incapable de me contrôler, mes forces qui m'abandonnaient peu à peu seraient peut-être le seul moyen de faire cesser tout cela.

Le seul, excepté que je n'étais pas seule dans la cours et que quelqu'un venait de me prendre dans ses bras. Une étreinte rassurante qui tendait à me maintenant les pieds sur terre, même si c'était encore loin d'être gagné. « Calme toi, ça va aller. », lança une voix que je ne connaissais absolument pas. L'inconnu sembla nous emmener ailleurs, bien que je ne sois pas vraiment en état de comprendre ce qu'il se passait et ce qu'il faisait. Je restai parfaitement immobile, les bras le long de mon corps. Même la présence plus que rassurante de cet homme, bien que je ne sache pas du tout qui il était ne m'aidait pas à me calmer. Le vent s'était peut-être un peu calmer autour de nous, mais ce n'était pas prêt de totalement s'arrêter. Sauf peut-être quand je m'écroulerai de fatigue. « Je .... Je n'y arrive pas. », réussis-je difficilement à souffler. Ce don incontrôlable me demandait vraiment trop d'énergie, à tel point que mes jambes commençaient déjà à faiblir. Et j'avais beau faire tous les efforts du monde, la colère était toujours bien là, doublée, par-dessus le marche par la panique. La peur de ne pas réussir à arrêter tout cela à temps, la peur de blesser quelqu'un. Cet inconnu, par exemple, qui était pourtant venu m'aider. Avec un peu de chance, il ne lui arriverait rien, je l'espérai en tout cas. Car si c'était le cas, je m'en voudrais énormément. J'essayai de me concentrer pour réguler ma respiration et ainsi retrouver mon calme, mais c'était loin d'être gagné. Très loin, même ...

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tony & madison

« Ferme les yeux et concentre toi uniquement sur ma voix. Calme toi, inspire profondément par le nez. Voilà, maintenant expire par la bouche. Concentre-toi sur ma voix et ta respiration ne t’occupe de rien d’autre que cela. Personne n’a était blessé, pas même un petit peu. Il y a juste l’homme qui ta bousculer qui est tombé dans la boue. », expliqua calmement la voix de l'inconnu, bien plus proche de moi depuis qu'il avait posé son front contre le mien. Je fis exactement comme il le dit, éloignant de mon esprit tout ce qui n'était pas cette voix douce, qui prenait le temps de m'aider et de me rassurer. Il avait même pensé à me faire m'asseoir, ce qui était très utile étant donné que mes jambes avaient beaucoup de mal à me maintenir debout. Je fermai les yeux, régulant au mieux ma respiration et occultant de mes pensées le vent qui faisait toujours rage autour de nous, bien que cela se calmait peu à peu. « C’est bien, continue comme ça. Je m’appel Tony, je suis nouveau ici. Je nous ai téléporté ici tout à l’heure, on est loin de tout le monde. Personne ne peu être blessé par le vent, donc continue de respirer, et ouvre les yeux quand tu sens que tu te calme. En plus j’ai récupéré ton livre, il y a un peu de boue dessus, mais on dirait qu’il y a juste la couverture qui est taché. », ajouta le jeune homme.

Je sentais que je reprenais peu à peu mes esprits et tout cela, c'était grâce à Tony. En même temps que la dernière brise de vent ne souffla autour de nous, une énorme vague de fatigue ne me submergea. Néanmoins, j'ouvris lentement les yeux, comme il me l'avait demandé et je jetai immédiatement un coup d'oeil au livre pour vérifier ses dires. Il semblait être plus ou moins en bon état. Je soupirai de soulagement, et attrapai la main que me tendait Tony. Il m'aida à me relever et je me retrouvais debout, très proche de lui. Sans doute un peu trop. Je lui fis un petit sourire timide et reculai, non sans difficulté, d'un pas. Je lâchai sa main, un peu gênée par rapport à ce qu'il venait de se passer. Généralement, vu la fille indépendante que j'étais, je me débrouillai seule. Là, cela n'avait pas été le cas, et il avait perdu du temps pour moi, en plus d'avoir utilisé son don, qui devait bien avoir des conséquences sur lui. Je croisai mes bras sur ma poitrine, ne sachant pas trop quoi en faire, sans le lâcher du regard. « Merci beaucoup pour ... pour tout ça. », dis-je, parfaitement sincère.

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Plus le temps s'écoulait, et plus je sentais ma respiration redevenir plus ou moins normale. Tony avait réussi à me calmer, en me parlant, et en prenant le temps de m'aider à gérer les émotions qui avaient afflué dans mon esprit à une vitesse fulgurante. J'étais soulagée de voir que je n'avais blessé personne, et en même temps un peu gênée de me dire que je lui avais fait perdre son temps ... et son énergie, d'après ce que je pouvais en voir. Il nous avait téléportés ici pour que je me calme de manière plus rapide et sans avoir à me soucier des personnes qui nous entouraient, au dépend de sa propre santé. Il ne semblait pas non plus mal en point, mais il était un peu comme moi, fatigué et peut-être un peu faible. J'étais gênée à l'idée d'avoir causé cela, mais aussi quelque peu perturbée par le jeune homme. J'étais incapable d'expliquer ce que je ressentais, mais c'était bel et bien là, et je ne pouvais rien faire pour repousser tout cela. Sauf peut-être que je pouvais garder un peu de distance et éviter d'être trop proche de lui. « C’est normal, je ne pouvais pas me résoudre à te laisser comme ça. Et je ne sais même pas comment tu t’appelles. », dit-il alors que je venais de le remercier. Cela apaisa un peu ma conscience et je me dis, qu'après tout, il l'avait fait de son plein gré.

Cela ne m'empêchait pas, bien au contraire, de rester distante avec lui. C'était une habitude que j'avais pris avec le temps. Je voyageais tellement souvent en vivant avec mon père que je ne pouvais jamais vraiment prendre le temps de me lier avec qui que ce soit, en de très rares occasions où il m'autorisait à sortir quelques heures. C'était très rare, étant donné son côté sur-protecteur dont il m'avait enveloppé toute ma vie. « Oh ... désolée. Je suis Madison, nouvelle aussi. », répondis-je en esquissant un petit sourire. Et voilà, maintenant que j'étais apaisée, tranquille, je pouvais aisément reprendre le contrôle de mes pensées, et ainsi éviter de me faire démasquer. Tout était dans les apparences ... « On pourrait peut être faire un tour tout les deux. Enfin histoire d’être sur que tu vas bien… », proposa-t-il, me paraissait tout de suite gêné. Mon coeur se mit à battre plus fort dans ma poitrine, sans que je puisse dire d'où cela venait, et j'acceptai en un hochement de tête. On se mit alors à marcher côte à côte. Je m'efforçai, non seulement de ne pas penser au fait qu'il était à mes côtés, mais aussi d'oublier la fatigue qui tentait de m'assommer littéralement. Ce n'était pas le moment. Pas le moment du tout. « ça ne t'a pas trop fatigué de nous téléporter ? », lui demandai-je, curieuse et également désireuse d'interrompre le silence qui s'était installé.

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tony & madison

Je sentais que la fatigue se faisait de plus en en plus forte, mais je ne voulais pour rien au monde interrompre cet instant. Je n'avais jamais rien ressenti dans le genre, et c'était une première pour moi de ne pas avoir envie de prendre mes jambes à mon cou sur le champ. Au contraire, je voulais rester avec Tony, à ses côtés, sans véritable raison apparente. Il faut dire qu'il avait été capable de me calmer plutôt rapidement, ce qui était un miracle en soit. « Un petit peu, mais rien d’insurmontable. Par contre toi tu as l’air complètement éreinté, tu veux que je te raccompagne jusqu’à ta chambre ? Je peux te laisser te reposer tu sais. », me proposa-t-il. Je tournai la tête dans sa direction, un léger sourire flottant sur mes lèvres. Je réfléchis un instant. Était-ce ce que je voulais réellement ? Qu'il me raccompagne et puis reparte, me laissant seule derrière lui ? Je n'en savais absolument rien, j'étais même incapable de penser de manière raisonnable et correcte. « C'est très gentil. », répondis-je tout simplement, en concluant qu'il valait mieux que je reste sage et raisonnable. Tant que je ne me serais pas reposée un minimum, je serais toujours dans un état de fatigue avancé comme maintenant. Et si je pouvais faire les deux en même temps ? Me poser un peu tout en restant avec Tony ?

Il fallait vraiment que je me reprenne, ce n'était pas moi ... ça. Et pourtant, j'étais bel et bien celle qui mourrais d'envie de rester un peu plus longtemps avec le jeune homme. Alors que la fatigue gagnait encore et encore du terrain, Tony se rendit compte que j'étais à la limite de l'évanouissement et m'emmena dans ce qui semblait être sa chambre. « Repose toi un peu, je vais aller te chercher de l’eau à la cafétéria. », dit-il avant de sortir de la pièce, pour aller mettre à exécution ses paroles. Je regardai un instant autour de moi, quelque peu gênée d'être dans la chambre de Tony, que je ne connaissais que depuis quoi ... Une heure à tout casser ? Je finis par me décider à m'asseoir sur une chaise disposée dans un coin de la pièce, ne pouvant plus tenir sur mes jambes. La fatigue était en train de surpasser tout le reste. Tony revint finalement avec une bouteille d'eau, qu'il me donna. « Merci beaucoup. », dis-je poliment, avant d'attraper la bouteille, faisant s'effleurer encore une fois nos doigts. Je frissonnai puis bus quelques gorgées d'eau pour me requinquer au moins un peu, et aussi pour cacher mes émotions. Une fois que j'eus suffisamment bu, je regardai Tony, qui me fixait. « Tu en veux ? », demandai-je, les joues légèrement empourprées. Tony était en train de me changer radicalement sans même s'en rendre compte ...